Cry Violet, nom homonyme d’une fleur éteinte, est une création chorégraphique de et avec Panzetti / Ticconi qui s’appuie sur une composition sonore conçue et proposée par Teho Teardo.

Avec un code gestuel représentant des expressions de douleur et de honte inspirées de l’iconographie du péché originel, la chorégraphie s’appuie sur une composition sonore conçue et proposée par Teho Teardo. L’œuvre, qui utilise un code gestuel représentant des expressions de douleur et de honte inspirées de l’iconographie du péché originel, met en évidence le mécanisme humain d’expiation de la culpabilité par des pratiques qui tentent de traiter ou de dissimuler les dommages infligés à l’environnement. Des phénomènes très répandus tels que l’écoblanchiment représentent en effet des pratiques trompeuses qui éludent une véritable solution aux dommages causés à l’environnement par les actions de l’homme. Les actions, comme le nettoyage, se confondent avec les pleurs. Dans ce contexte, un objet commun tel qu’un chiffon ou un mouchoir transforme sa fonction d’outil de nettoyage en un élément qui embrasse la douleur, absorbant les larmes. Rappelant la tentative répétée et vaine de Lady Macbeth de nettoyer ses mains du sang de la culpabilité, le mouchoir se transforme en un outil de nettoyage. Les deux interprètes répètent la nature expiatoire mécanisée du nettoyage et de la dissimulation. C’est dans ces limbes entre une tentative authentique ou de façade de rectifier les dommages causés que Cry Violet prend forme, dans une complicité changeante entre l’esthétisation de la culpabilité et l’acte de la résoudre ou de la dissimuler, se transformant finalement en un matériel séduisant, séduisant et promotionnel.

Ginevra Panzetti et Enrico Ticconi, basés à Berlin et à Turin, travaillent en duo depuis 2008. Leur recherche artistique mêle la danse, la performance et l’art visuel. Approfondissant les thèmes liés à l’union historique entre la communication, la violence et le pouvoir, ils s’inspirent d’imaginaires anciens, créant des figures ou des images hybrides entre l’histoire et la contemporanéité. Tous deux sont diplômés de l’Académie des beaux-arts de Rome et ont suivi les cours de Stoà, l’école de mouvement rythmique et de philosophie de Cesena, sous la direction de Claudia Castellucci.

En 2010, ils se sont installés en Allemagne et se sont engagés dans des voies individuelles, mais complémentaires : Ginevra a étudié l’art des médias à la Hochschule für Grafik und Buchkunst (HGB) de Leipzig et Enrico la danse, le contexte et la chorégraphie au Centre interuniversitaire de danse (HZT) de Berlin. Ils ont acquis une reconnaissance internationale avec leur œuvre chorégraphique Harleking (2018) qui, parmi certains des plus importants festivals internationaux, a été présentée à la plateforme européenne Aerowavers Twenty 19, à la New Italian Dance (NID) Platform et par Tanzplatform Deutschland 2020. En 2019, ils ont remporté le 13e prix Arte Laguna pour la performance in situ Jardin/Arsenale, ils ont reçu le prix Danza&Danza en tant que chorégraphes émergents et ont été nommés « Talent prometteur de l’année » par le Jahrbuch Tanz.

Leur dernière recherche artistique porte sur le pouvoir symbolique du drapeau et s’est concrétisée par la réalisation d’une dyptique composée de deux œuvres chorégraphiques (AeReA, 2019 et Ara ! Ara !, 2021) et s’est achevée par une œuvre filmique (Silver Veiled / 2021). Avec AeReA, ils ont remporté la première édition du Premio Hermès Danza Triennale Milano, tandis qu’Ara ! Ara ! a été soutenu par la Fondation d’entreprise Hermès dans le cadre du programme New Settings. L’œuvre filmique Silver Veiled a été commandée par le Dublin Dance Festival et sera présentée au festival du film de Turin.

En 2021, le Dance On Ensemble, basé à Berlin, leur a commandé leur dernière pièce de groupe MARMO, une réponse chorégraphique à l’œuvre de Lucinda Childs. INSEL, leur dernière pièce chorégraphique pour 4 interprètes, a été créée en 2023 au festival Tanz Im August à Berlin.