mata! - Darius Dolatyari-Dolatdoust & Grégoire Schaller
© Romy Berger
durée : 45 minutes
Conception Darius Dolatyari-Dolatdoust & Grégoire Schaller
Interprétation Darius Dolatyari-Dolatdoust & Grégoire Schaller
Regard dramaturgique Lynda Rahal
Lumière Maureen Béguin
Costumes & scénographie Darius Dolatyari-Dolatdoust
Son Paul Lajus
Production Elissa Kollyris
Coproduction CCN – Ballet de Lorraine, Nancy, CCN de Caen en Normandie, KLAP – maison pour la Danse, Marseille
Accueil en résidence Ménagerie de verre, Paris ; Montevideo – Festival Actoral, Marseille
Grégoire Schaller
Darius Dolatyari-Dolatdoust
mata! est un projet de création autour de la figure du matador qui porte plus largement la question de notre rapport à l’animalité et des formes de représentation de la masculinité. Articulant enquête de terrain, création chorégraphique ainsi que production de costumes, la recherche s’appuie sur la codification des gestes et des postures nécessaires au torero pour accomplir la dramaturgie de la mise à mort lors de la corrida. Envisagés pour eux-même, ils sont envisagés comme un patrimoine chorégraphique riche, dont la survie dépend de nos capacités à en déplacer les enjeux comme les contextes de réalisation et de représentation, afin de l’inscrire au sein de nouveaux imaginaires.
VACA est un duo chorégraphique prenant pour objet et prétexte la figure de la vache. Vache qui rit, vache à lait, vache à hublot, vache folle, la vache contemporaine est à la fois usine organique et égérie de concours. Elle est partout : dans la mythologie, l’imagerie religieuse, l’art, dans les rayons des supermarchés… L’homme la modèle selon ses désirs. La pièce développe une éthologie dansée de la vache pour tirer le portrait d’un être, d’une temporalité, d’une sensation. A l’orée d’un paysage, d’une fable écologique documentaire et fictionnelle, VACA questionne les contradictions de cette figure animale à la fois bucolique et triviale, du vivant réduit à l’état de matière.
LAVA – à propos
Anna Chirescu danseuse et chorégraphe et Grégoire Schaller plasticien et doctorant commencent à collaborer en 2017 et créent ensemble LAVA qui porte leurs projets communs et indépendants. Dès ses débuts, elle est vouée à accueillir des projets portés par Anna Chirescu, et/ou Grégoire Schaller, en collaboration avec une ou plusieurs personnes issues de différents champs disciplinaires. La compagnie a ainsi développé une identité artistique à la frontière de la danse, de la performance et des arts visuels.
En mettant les corps à l’épreuve de différentes contraintes, leurs projets abordent la notion de spectaculaire d’un point de vue critique, interrogeant tour à tour l’objectification des corps, les conditions d’émergence du geste virtuose et notre rapport aux figures archétypales. Ils signent ensemble des performances et pièces chorégraphiques dont Les Indolents (2017), Dirty Dancers (2018) et Ordeal by water (2023). Leurs projets ont été présentés entre autres au Palais de Tokyo, au Centre Pompidou, au MAC VAL, à la Ménagerie de verre, au CCN de Tours, au Carreau du Temple et à la fondation Royaumont.
Créations
Les deux propositions VACA et mata! articulent les corps des performeur·ses à l’animalité de la vache et du taureau, comme pour mieux interroger celle de l’humain qui s’y confronte, qu’il soit boucher, cowboy ou matador. Dans une perspective critique, ces créations interrogent notre relation au vivant et à ce qui nous y relie, ainsi qu’aux formes de représentation de la domination, de la violence et de la mort.
Artiste plasticien, chorégraphe et chercheur en esthétique, Grégoire Schaller a suivi un double cursus en design à l’ENS de Cachan et à l’ENSCI-les Ateliers. Il a travaillé auprès des plasticiens Evan Robarts, Katie Stout, Théo Mercier ou encore Matthew Barney. Grégoire conçoit des projets performatifs transdisciplinaires à la frontière de la danse, de la performance et des arts visuels, qui articulent les corps à des figures archétypales telles que la gymnaste, le matador ou le satyre. Depuis 2017, il crée au sein de la structure qu’il a co-fondée avec Anna Chirescu, LAVA, des pièces chorégraphiques telles que Deep Water avec Arthur Hoffner ou CRASH avec Florian Pautasso. À travers ces créations, il interroge tour à tour notre relation à la mort et à la perte, l’injonction à la normativité des corps et la naturalisation des rapports de pouvoir.
Darius est chorégraphe, performeur et plasticien. Son travail met en jeu la potentialité performative inhérente au costume, sa capacité intrinsèque à proposer au performeur une façon de se remodeler, de se mouvoir, de se réinventer. En tant qu’artiste visuel, son médium principal est le textile qu’il utilise dans ses patchworks, peintures, costumes et projets scénographiques. Ces œuvres textiles lui servent également pour la mise en place d’installation, activées par des performances in-situ. Il a notamment créé des costumes et des scénographies pour les créations de Pau Simon (La grande remontée), Liam Warren (Merge), Grégoire Schaller (Ekkrino), Renaud Dallet (Voir, toucher, s’aimer fort), Oona Doherty (Specky Clark) et Anna Chirescu (KATA).